Citations

"Les cheveux gris sont des archives du passé".
Edgard Allan Poe


"Elle avait l'air d'une bibliothécaire. De quelque chose qui vit parmi des rayons poussiéreux de certitudes ordonnées, divorcées depuis longtemps d'avec la réalité, se desséchant paisiblement comme si un souffle de cet air qui voit l'injustice accomplie".

.Le bruit et la fureur, William Faulkner



"C'est dans les dossiers des archives de la police que se trouve notre seule immortalité".
Le livre du rire et de l'oubli
(1979), Milan Kundera


"Dans ces archives les faits étaient religieusement déposés à mesure qu'ils se produisaient".
La Cité Antique (1864), Fustel de Coulanges


"A chaque disparition ministérielle, ce sont les archives qu'on incinère".
Mille et une pensées (2005), Ph. Bouvard


"Nous cherchons et trouvons, dans l'obscurité, la maison de M. Moreau, maître de pension, qui nous montre le plus ancien registre des archives de la mairie, contenant le serment des évêques, etc. Ces archives tiennent, comme à Poitiers, dans une armoire. Celles de la préfecture ont été transportées à La Rochelle. Celles du greffe promettent; il va les exploiter".
Journal (1835), Michelet.


"Quel était le vrai visage de Mme de Warens? Les portraits qu'on croit avoir d'elle ne sont peut-être pas les siens. Mais tous les témoignages concordent : elle était sinon aussi belle que le dit Jean-Jacques, trop intéressé à nous le faire croire, jolie, petite, vive et gaie, un peu lourde. Les érudits ont remué les archives des familles et des paroisses, et sa vie désormais nous est assez bien connue".
En marge des « Confessions » (1948), Jean-Jacques Guéhenno.


"L'historien est bien obligé d'avoir recours à l'écrit, aux archives, mais l'écrit est trompeur. Il ne reflète pas la réalité".
Emmanuel Le Roy-Ladurie


"[...] qu'on interroge et qu'on remue jusqu'au fond les Archives de France, et, de quelque façon que la fouille soit faite, pourvu que ce soit de bonne foi, la même histoire incorruptible en sortira".
Paris, Victor Hugo- Qu'est-ce que tu as fait comme études?


"Kerry haussa les épaules.

- Je suis archiviste.

- Non! C'est un métier, ça?

- Assez compliqué, même. J'ai fait six ans d'études supérieures, un mémoire de maîtrise.

- Sur le rangement?

- L'archive, ce n'est pas seulement le rangement. C'est la mémoire collective. C'est l'identité des institutions. C'est la trace du temps sur la société.

Ginger jeta un coup d'oeil sur sa table de travail encombrée de papiers. Tous les murs du bureau étaient tapissés de classeurs en carton. Certains étaient bourrés à craquer. D'autres vides étaient écrasés par leurs voisins. Elle réléchit un instant et dit :

- Tu pourrais peut-être nous être plus utile que là où l'on t'a mise. Faudrait que je te parle de nos archives à nous.

- Qui s'en occupe?

- Personne, évidemment. On est toujours le nez dans le guidon.

Le téléphone sonna et Ginger partit dans une longue discussion à propos d'une réunion qui devait être déplacée. Quand elle raccrocha, elle avait totalement oublié la question des archives".

Le parfum d'Adam (2007), Jean-Christophe Rufin.



"J'ai trouvé, à un moment dans ma vie, le nom du cyclone, mais je ne m'en souviens plus aujourd'hui, quelque chose comme Cindy ou Célia, un prénom féminin en tout cas. J'avais trouvé cela par hasard dans un journal de 1945 aux archives où j'aime aller régulièrement. Voilà une autre de mes manies, fouiller dans les vieux papiers. Quand j'ai accompagné mon fils en Europe dans l'un de ses voyages d'affaires, j'ai fait le tour des archives au lieu de visiter les villes. J'en avais des sueurs froides d'excitation à l'avance, mais les archives de la Marine à Vincennes, du Foreign Office à Londres et celles à Amsterdam m'ont déçu. C'est parce que je suis un vieil idiot habitué au désordre, au fouillis et au micmac qu'il y a chez moi, dans les archives de mon pays. Ici, rien n'est protégé, on vous demande quelques renseignements la première fois qu'on vous voit mais après, on vous fiche la paix, on ne vous remarque plus, vous déambulez dans les couloirs où ça sent le vieux papier, l'encre et la rouille, vous grimpez comme vous pouvez et vous tirez d'une pile le dossier qui vous intéresse [...]

C'est vrai, je suis d'accord avec tous ces gens qui crient au scandale depuis quelques années, la mémoire de notre pays s'en va, disent-ils, avec de tels incompétentes aux archives, mais quand je suis allé dans ces bureaux blancs et crème et beiges et que je devais remplir une fiche pour dire exactement ce que je recherchais - ce que je ne sais d'avance, j'aime fouiller, découvrir, explorer -, pourquoi je cherchais cela spécifiquement - j'étais paralysé par cette question -, et quand enfin j'ai pu répondre à toutes leurs questions, une machine avec un bras automatisé a récupéré mon document, Dieu sait où, dans un endroit où il n'y a pas de famille de souris c'est certain, et à ce moment-là, j'ai regretté les archives de mon pays. Je pouvais observer ce bras géant à travers une vitre et j'avais l'impression d'être dans un zoo en train d'observer un animal dangereux pour l'homme. Ensuite, quand je me suis assis avec ce carton et ces feuilles bien photocopiées, bien protégées, sans odeur, sans rien, l'envie m'est passée. Je sais, je suis un vieil idiot, mais il se peut que les archives toutes décaties de mon pays me rassurent et plus je deviens vieux, plus j'aime y aller!".
Le dernier frère (2007), Nathacha Appanah.



"L'archive recopiée à la main, sur une page blanche, est un morceau de temps apprivoisé; plus tard, on découpera les thèmes, on formulera des interprétations. Cela prend beaucoup de temps et parfois fait mal à l'épaule en tiraillant le cou mais avec lui du sens se découvre".
Le goût de l'archives (1989), A. Farge.


"Nous effectuions un épouvantable et fastidieux travail d'archivistes. Jamais, je crois, je ne me suis senti aussi bien de toute mon existence".
Villa Vortex (2003), Maurice G. Dantec.


"- Si j'entends bien, dit Fogacer du même ton soumis, vous désirez porter remède aux choses, et faire désormais par écrit ce qui, du temps de feu maître Rondelet, se faisait par parole de bouche.
- Tout justement. Vox audita perit, litera scripta manet. [La voix qu'on entend périt, mais le mot écrit reste.]"

En nos vertes années, Robert Merle.





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